Pour vivre plus longtemps, doit-on boire au moins deux tasses de café par jour?

You are currently viewing Pour vivre plus longtemps, doit-on boire au moins deux tasses de café par jour?
Background from coffee grains and a cup from coffee, the top vie

Pour vivre plus longtemps, doit-on boire au moins deux tasses de café par jour?

Les buveurs de café – avec ou sans sucre – sont moins exposés au risque de décès prématuré. Ce sont les conclusions d’une étude chinoise parue mardi 31 mai dans la revue Annals of Internal Medicine.

Arabica, Robusta, Excelsa… le café occupe une place particulière dans la vie des Français : 62% de la population en consomme chaque matin au petit-déjeuner selon un sondage Ifop pour C10, publié en octobre 2018. Mais siroter plusieurs «petits noirs» dans la journée, est-ce une habitude saine ? Oui, répond la communauté scientifique ; saine et même protectrice. Une équipe de chercheurs de la Southern Medical University de Guangzhou (Chine) a récemment observé un lien entre la consommation de café quotidienne et un risque de décès prématuré plus faible. Leur étude, publiée mardi 31 mai dans Annals of Internal Medicine, suggère même que l’ajout modéré de sucre n’altère pas les effets protecteurs du breuvage. Les buveurs ont vu leur risque de décès précoce réduire à partir d’une tasse et demie par jour.                     Entre 2,5 et 4,5 tasses de café pour réduire son risque de décès prématuré Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont utilisé la base de données biomédicales de la UK Biobank et ont sélectionné les informations de 171.616 participants britanniques, âgés de 37 à 73 ans. Ces derniers ne présentaient aucun antécédent de maladie cardiovasculaire ou de cancer. Les données ont été collectées durant sept ans, entre 2009 et 2018. À l’issue de ce délai, les chercheurs ont étudié de près les certificats de décès de 3177 participants.

Après avoir pris en compte des facteurs tels que l’âge, le sexe, le tabagisme, l’activité physique, l’indice de masse corporelle et le régime alimentaire, l’équipe a constaté que, par rapport aux non-buveurs, les personnes qui consomment du café non sucré, présentent des risques plus faibles de mortalité, toutes causes confondues. Plus précisément, lorsqu’ils boivent entre 2,5 à 4,5 tasses par jour, les consommateurs ont 29 à 31% de risques en moins de mourir prématurément durant les prochaines années.

La tendance s’est aussi confirmée chez les amateurs de café sucré, buvant entre 1,5 et 3,5 tasses par jour (28% de réduction de risque). En revanche, pour des raisons que les chercheurs ignorent encore, les individus ayant eu recours aux artificiels à la place du sucre n’ont pas présenté de baisse significative de risque de décès précoce.                                                                                                                                   


Le rôle clé des antioxydants

Selon Astrid Nehlig, directrice de recherche émérite à l’Institut national de la recherche médicale (Inserm), et qui a pu consulter les résultats, ces conclusions ne font que confirmer ce qui avait déjà été établi par la communauté scientifique. «Il a été démontré que boire 3 à 5 cafés quotidiennement était la consommation optimale pour réduire le risque d’accidents cardiovasculaires, de mortalité toutes causes confondues et dans une moindre mesure, pour réduire le risque de certains types de cancers», informe la spécialiste.

3 à 5 cafés quotidiens est la consommation optimale pour réduire le risque d’accidents cardiovasculaires

ASTRID NEHLIG, DIRECTRICE DE RECHERCHE ÉMÉRITE À L’INSERM (Institut de Santé et de Recherche médicale)

À quoi doit-on cet effet protecteur? À un juste dosage de caféine, cette molécule aux propriétés stimulantes?

C’est l’autre surprise de cette étude : que le café soit instantané, moulu, ou même décaféiné, les bénéfices sur la longévité sont les mêmes. Comme l’explique Astrid Nehlig, si la caféine participe à augmenter notre vigilance et donc à réduire le risque d’accidents, lorsque le breuvage en est dépourvu, il conserve un atout majeur pour la santé: ses antioxydants. «Ces derniers protègent les cellules du vieillissement, limitent la cassure de l’ADN et diminuent l’inflammation des tissus», précise la directrice de recherche de l’Inserm.

Les limites

Astrid Nehlig émet toutefois quelques réserves sur les résultats de ces travaux. «Il s’agit d’une étude d’observation, dont les résultats doivent être approfondis par d’autres travaux. Les conclusions peuvent aussi s’expliquer grâce à d’autres facteurs liés au mode de vie comme une alimentation équilibrée, observe la spécialiste. Il est aussi bon de noter que l’échantillon étudié est britannique et donc aussi consommateur de thé, une autre source précieuse d’antioxydants

Les scientifiques invitent également à la prudence quant à la quantité de sucre glissée dans le café. Les participants à l’étude déclaraient en effet un ajout modéré, soit un peu plus d’une cuillère à café. Rien à voir, donc, avec les quantités trouvées dans les breuvages achetés dans le commerce. Dans leurs colonnes, nos confrères du New York Times alertaient ainsi sur les boissons de l’enseigne Starbucks. Selon leurs informations, un grand Caramel Macchiato, par exemple, contient 25 grammes de sucre, soit environ cinq fois plus de sucre qu’une tasse de café sucré de l’étude. De quoi donner davantage envie de se cantonner au «fait maison».

Laisser un commentaire