Après un «marathon de sexe et de drogue», un homme risque l’amputation du pénis

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Pour ceux qui envisagent de faire l’amour toute la journée avec leur partenaire, sachez que le corps humain connaît des limites. Un touriste allemand de 50 ans de passage en Italie a pu en faire l’expérience. Newsweek, qui cite le journal La Repubblica a écrit que l’homme se trouve à l’hôpital de Grosseto, en Toscane, après avoir passé vingt-quatre heures à se droguer et avoir des rapports sexuels en chaîne.

En vacances dans la ville de Castel del Piano, village touristique de la région, le touriste et sa femme auraient pris de la MDMA (aussi appelée «ecstasy») afin de pratiquer du chemsex c’est-à-dire du sexe sous l’emprise de drogue. L’homme a subi un choc septique et souffre maintenant d’une nécrose du pénis et du scrotum. Le patient, rentré à l’hôpital, était toujours en soins intensifs et placé dans un coma artificiel. Selon La Repubblica, il pourrait ne plus avoir d’érection dans le futur, voire risquerait l’amputation de son membre.«Mais ce n’est qu’une hypothèse», tempère le quotidien.

Un risque d’infection accru avec la drogue

Le chemsex reste une pratique dangereuse. Le journal italien rappelle que même si les consommateurs d’ecstasy pensent que la prise de la drogue améliore les performances sexuelles et retarde l’orgasme, il n’existe aucune preuve scientifique pour étayer cela.

Newsweek souligne de son côté que des études ont montré que l’ingestion de MDMA peut neutraliser le système immunitaire du corps, ce qui rend les consommateurs plus vulnérables aux infections. Un risque d’autant plus grand lors de rapports sexuels excessifs qui peuvent causer des abrasions du pénis, ce qui donne aux infections un chemin plus direct pour rentrer dans le système sanguin.

Lorsqu’une personne se trouve exposée à ce point, elle risque également de développer un sepsis, c’est-à-dire une réponse exacerbée du système immunitaire face à une infection grave. À mesure que cette réaction progresse, elle peut élargir les vaisseaux sanguins du patient, ce qui réduit la pression artérielle et le flux du sang vers les organes vitaux. Avec une pression trop basse, la personne s’expose à un choc septique. À ce stade, le taux de mortalité est à un peu plus de 40%

Selon le Centers for Disease Control and Prevention, le sepsis touche en moyenne 1,7 million d’Américains chaque année. 350.000 des patients hospitalisés en meurent, ce qui représente près d’un décès sur trois à l’hôpital aux États-Unis. En France, la Fédération Hospitalo-universitaire Sepsis estime que près de 57000 décès en découlent chaque année.

Ces cas (très rares) où le sexe entraîne la mort: Des chercheurs se sont penchés sur ce phénomène de mort subite.

Si le sexe est réputé pour ses effets physiques et psychologiques bénéfiques, il peut dans certains cas –heureusement très rares– s’avérer mortel –au sens propre. La plupart du temps, cette mort est causée par l’effort physique de l’activité sexuelle, par la prise de médicaments (pour traiter la dysfonction érectile, par exemple) ou encore celle de drogues. Rassurez-vous, l’incidence est tout de même très faible: seuls 0,6% de l’ensemble des cas de mort subite se produisent pendant ou peu de temps après un rapport sexuel.

En 2006 déjà, des chercheurs allemands avaient mené une étude médico-légale d’autopsie pour étudier la fréquence des morts subites liées aux rapports sexuels. Sur 32.000 décès soudains ayant eu lieu sur une période de trente-trois ans, 0,2% étaient spécifiquement en lien avec une activité sexuelle. L’étude a démontré que ce phénomène concernait davantage les hommes, et plus particulièrement ceux de plus de 50 ans. D’autres études réalisées en France, aux États-Unis et en Corée du Sud ont apporté des résultats similaires.

Le cœur a ses raisons

Un nouveau travail scientifique mené par des chercheurs de St George’s, Université de Londres, a démontré que le phénomène de mort subite lié au sexe ne concernait pas uniquement les hommes d’âge mûr. Pour leur étude parue dans la revue JAMA Cardiology en janvier 2022, ils ont analysé près de 7.000 cas de morts subites ayant eu lieu entre janvier 1994 et août 2020. Parmi eux, dix-sept sont liés à l’activité sexuelle et se sont produits lors de l’acte ou dans l’heure qui a suivi. Les hommes sont aussi davantage concernés que les femmes (à 65%), l’âge moyen est cette fois-ci de 38 ans.

Ici, les morts n’étaient pas causées par des crises cardiaques. Deux causes principales ont été identifiées: dans 53% des cas, le cœur était en bon état, mais un rythme cardiaque soudainement anormal a débouché sur un syndrome de mort subite par arythmie; dans 12% des cas, les sujets ont subi une dissection aortique (une maladie qui mène la paroi interne de l’aorte à se déchirer); pour les cas restants, la mort était due à des anomalies structurelles ou à un groupe rare de maladies génétiques nommé «canalopathie» Comme le conseil le site Science Alert les hommes et femmes concernés par des maladies pouvant entraîner des dysfonctionnements cardiaques devraient se renseigner auprès de leur cardiologue.


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