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Guerre des religions: Le massacre de la Saint-Barthélémy 24 Août 1572 (1ère partie)

Publié le: 01/09/2022 à 21h:46
Guerre des religions: Le massacre de la Saint-Barthélémy 24 Août 1572 (1ère partie)
Il y a 450 ans, les guerres de Religion culminaient avec le massacre de la Saint-Barthélemy

La nuit du 24 août 1572, des milliers de protestants ont été tués à Paris et ensuite dans plusieurs villes de France. Pourquoi une telle folie meurtrière ? L’historien Jérémie Foa décortique la mécanique de ce carnage, qui résume à lui seul les guerres de Religion en France.

Des cadavres à chaque coin de rue. Jetés par la fenêtre, précipités dans la Seine ou pendus à une potence, les corps se comptent par centaines. Dans les couloirs du palais du Louvre, les nobles catholiques organisent le massacre des Huguenots (le nom qu’on donnait aux protestants à l’époque) à la faveur du mariage d’Henri de Navarre, futur Henri IV, avec celle qu’on appellera la Reine Margot.

Ces scènes du massacre de la Saint-Barthélemy, immortalisées (et mythifiées) par Alexandre Dumas puis à l’écran par Patrice Chéreau, hantent l’imaginaire collectif français depuis maintenant 450 ans. Dix mille protestants sont tués en France, dont 3000 à Paris (qui comptait à l’époque 300 000 habitants), estiment aujourd’hui les historiens.

Commencé comme un complot politique dans les arcanes du pouvoir royal, il dégénère en un massacre « entre voisins », selon l’expression de l’historien Jérémie Foa, auteur de Tous ceux qui tombent.

L’intrigue politique

L’historien a scruté la mécanique du massacre et les motivations des tueurs dans son enquête minutieuse, à hauteur d’homme. Tout commence le 22 août 1572, à Paris. Depuis deux ans, la France vit une paix précaire après des années de guerre fratricide. Ce 22 août, l’amiral Gaspard de Coligny, chef militaire des protestants, proche du roi, est arquebusé par un tireur embusqué à la solde de la famille rivale des Guise, catholique.

Or le quartier du palais du Louvre abrite ces jours-ci de nombreux nobles protestants, invités au mariage de Marguerite de Valois, fille d’Henri II, et d’Henri de Navarre. La rumeur d’un piège monté par la reine-mère Catherine de Médicis et son fils le roi Charles IX enfle rapidement. Les notables protestants menacent de prendre les armes.

La nuit du 24 août, au Louvre, une liste d’une vingtaine de noms d’aristocrates protestants à abattre est établie par le pouvoir royal et ses conseillers dans le but de couper court à toute rébellion. C’est le début du massacre de la Saint-Barthélemy.

Un massacre entre voisins

Les meurtres auraient pu s’arrêter là, mais on assiste alors à un véritable «dérapage», à Paris puis dans de nombreuses villes de France, selon l’expression de Jérémie Foa. « Des catholiques fanatiques, bourgeois, voyant les soldats du roi massacrer, se disent qu’ils peuvent se joindre au massacre, explique-t-il.Cela devient un massacre de voisins sur leurs voisins.»

Comment comprendre un tel accès de violence ? « Aucun massacre ne peut être spontané, assure l’historien. Comme tous les massacres, car on ne peut pas s’improviser tueur de familles entières. Cela ne veut pas dire que les catholiques et la monarchie avaient prémédité qu’ils exécuteraient les protestants dans la nuit du 24 août. Mais ils devaient connaître leur lieu d’habitation, leurs habitudes, et la manière dont on interpelle quelqu’un, dont on tue… Or depuis le début des guerres de Religion en 1562, les miliciens catholiques s’entraînent. Par ailleurs, des micro-persécutions ont préparé les esprits et les corps au massacre.» fin de la 1ère partie. 

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